"Nelson Mandela restera un symbole dans les consciences universelles."

Mais ce n'était qu'un Homme. Un homme un peu plus éveillé que d'autres, un peu plus révolté que d'autres.

Étrangement, pour ses idées divergentes contre l'Ordre établie, il sera d'abord enfermé comme un terroriste. Puis après avoir eu le temps de mûrir en prison ou de moisir en prison, il sera ensuite retourné par le Pouvoir. L'occasion fait le larron. Nelson Mandela devient celui qui va négocier le retour du calme en Afrique du sud et qui participera, dans la plus pure tradition républicaine et démocratique, à convaincre les diverses populations qui la composent qu'elles vont enfin pouvoir vivre d'égale à égale selon les règles d'un système universel pensé pour elles.

L'utopie universelle se fabrique dans les Cercles Philosophiques Influents et s'entretient avec le concours de la politique et de quelques symboles et autres allégories.

Nelson Mandela aurait dû rester le symbole de la lutte du peuple noir, appauvri et méprisé, là, par un peuple blancs d'Afrique... du sud venu dévorer ses terre avec l'aide d'une élite noire complètement corrompue. Mais ce n'était pas tout à fait politiquement correct.

Un service à sa mémoire... célébré dans l'immense stade de Soweto... pour les télévisions du Monde, pour la télévision des masses.

Pour quel message?

Quand on veut faire de quelqu'un un demi-dieu, pour la cause idéologique universelle, on met 100 000 personnes dans un stade, accompagnée d'une cinquantaine de chefs d'état, sans oublier les 1500 journalistes qui vont couvrir l'évènement. Bref, on ne s'y prend pas autrement.

En réalité rien ne change pour les populations méprisées... ou si peu.

Mondial 2010 : Bernard Lugan sur ITélé - 11 juin 2010